Depuis de nombreuses années, nous entendons parler de la génération Y et des millénnials à tout bout de champ.
Voici des expressions qui sont autant utilisées pour dénigrer une population que pour essayer de la comprendre d’un point de vue sociologique et marketing.
Ce qui est clair, c’est que ces enfants de l’an 2000 sont hyperconnectés et chouchoutés par les marques.
Comment les intéresser ? Et surtout, qu’est-ce qui différencie les millénnials en e-commerce des autres générations de consommateurs ?
Focus sur cette partie de la population qui effraie autant qu’elle fascine.
Millénnials, génération Y : définition
La génération Y (appelée aussi millénniale) regroupe toutes les personnes nées en Occident entre 1980 et 2000. Bien que la logique veuille qu’elle fasse suite à la génération X, la rumeur dit que son nom viendrait de la forme du fil de leur MP3 (formant un Y).
Ce qui les définit :
- Ils sont nés avant l’émergence de l’informatique et d’internet et ont donc appris à s’en servir intuitivement (on parle de digital natives) ;
- Ils ont des préoccupations centrées sur les problématiques de leur époque (écologisme, crise de l’emploi et longues études entre autres) ;
- Ils ont vu émerger de nouvelles formes de loisirs (tels que les jeux vidéo) ;
- Les blogs et les réseaux sociaux sont des outils informatiques qu’ils maitrisent à la perfection.
On dit aussi d’eux qu’ils sont assez volatils. Ainsi, ils sont capables de changer régulièrement d’emploi s’ils ne peuvent pas s’y épanouir. De plus, au travail, ils aiment savoir pourquoi ils doivent réaliser une tâche (« Y » devenant alors « Why »).
Toutefois, de nombreuses critiques de ce modèle commencent à voir le jour.
Les millénnials ne sont que le reflet d’une époque et d’une société
En dehors du fait que les millénnials ne sont pas les seuls à s’intéresser à l’écologie, aux jeux vidéo et à internet, certains sociologues qui se sont penchés sur la question remarquent que ce terme serait finalement non-représentatif de l’ensemble des jeunes occidentaux nés à la fin du 20e siècle.
Fort heureusement pour toute cette génération : elle ne serait donc pas définie par les seuls mêmes critères.
Ainsi, d’après la sociologue française Nathalie Moncel, dans un article du journal l’Humanité, le lien entre la génération Y et le travail n’est valable que pour les jeunes sortant de grandes écoles d’ingénieur et de commerce. Soit seulement 6 % des personnes concernées. Les autres n’ont pas la chance de pouvoir choisir leur emploi. Elle évoque d’ailleurs une « jeunesse laborieuse et silencieuse » pour évoquer cette majorité.
De plus, au sein du même article, le sociologue Michel Vakaloulis précise que l’égoïsme qu’on attribue à la génération Y ne serait en fait qu’une volonté de se réaliser aussi bien professionnellement que personnellement (comme toutes les générations précédentes).
Ainsi, le terme de millénnial ne serait-il finalement qu’une appellation marketing servant à segmenter une certaine partie de la population ?
Comment intéresser cette génération Y ?
En parlant de la génération Y, il convient en fait de s’interroger sur toutes les envies de la jeunesse présente et future. En effet, les aspirations des jeunes d’aujourd’hui seront, sans aucun doute, celles des jeunes de demain (la génération Z donc).
Ainsi, nous nous apercevons que, dans notre monde hyperconnecté, 82 % des 18-24 ans veulent que les produits soient disponibles aussi bien sur le site qu’en magasin physique (d’après une étude OpinionWay pour l’Observatoire Shopper Havas Paris, publiée en 2017).
Cela pour une raison que certains professionnels du commerce oublient souvent : certains jeunes (surtout les mineurs) ne possèdent pas encore de carte bancaire et doivent donc demander l’autorisation de leurs parents pour effectuer leurs emplettes. L’achat en magasin serait donc plus facile et rapide pour eux.
De plus, un critère important semble émerger : celui de vouloir conserver une relation humaine dans le cadre d’une transaction.
À noter aussi : l’achat sur smartphone est devenu bien plus qu’un simple phénomène de mode. Il se transforme en tendance. De ce fait, les marques se doivent de repenser aussi bien l’ergonomie de leur site (on parle de responsive design) que leur communication. En effet, que ce soit en termes de publicité ou de partage de contenus, il est nécessaire pour les acteurs du e-commerce de réfléchir à une nouvelle façon de toucher et d’attirer cette population pouvant interpeller une enseigne à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit pour lui demander une information ou un conseil.
Plus que jamais, le cross-canal est à l’honneur si vous voulez cibler la génération Y.
Quelques conseils pour adapter votre stratégie e-commerce
Quand vous vous adressez à la génération Y, vous ne devez pas sous-estimer sa capacité à comparer les prix entre les sites. Ainsi, afin d’attirer et fidéliser de jeunes internautes, les entreprises ont tout intérêt à proposer régulièrement des bons plans. De plus, si vous possédez une boutique physique, ne minimisez pas l’attractivité de votre magasin (mettre en place une stratégie ROPO peut donc se révéler très lucratif).
Aussi, savez-vous que l’inbound marketing a été créé spécialement pour ce type d’internautes ? Les études montrent, en effet, que la publicité traditionnelle vantant les mérites d’un produit ou d’un service ne fonctionne plus. Surtout que, sur internet, des logiciels bloqueurs de publicités peuvent empêcher l’affichage de vos bannières. Dans ce cas, il vaut mieux privilégier la publicité native (Native Advertising).
À savoir aussi : les jeunes internautes apprécient que les entreprises soient transparentes avec eux, tout en s’engageant dans leurs combats (preuve en est avec les nombreuses sociétés américaines qui se sont levées contre certaines idées du Président américain Donald Trump).
Ainsi, pour être toujours plus proches de leur clientèle, de nombreuses marques font appel à des personnalités connues (blogueurs et YouTubeurs entre autres). Toutefois, si cela n’est pas possible pour vous, faites au moins le nécessaire pour laisser la possibilité à vos clients de devenir ambassadeurs de votre marque. Le bouche-à-oreille reste, en effet, la meilleure publicité.
Finalement, plutôt que d’essayer d’adopter le langage de cette génération technophile (ce qui se révèle parfois catastrophique), donnez-vous les moyens d’aller les chercher où ils se trouvent, de les attirer à vous et de les fidéliser. Pour cela, soyez toujours au top de la technologie et favorisez l’hyper segmentation afin de personnaliser au maximum l’expérience utilisateur de chacun de vos visiteurs (acheteurs ou non).
C’est une excellente méthode pour créer de l’engagement client.